LA BRÈME COMMUNE

L'origine du nom brême (Abramis brama) vient du latin brama, qui signifie "crier", en référence au bruit que fait le poisson lorsqu'il est sorti de l'eau. La brème est un poisson d'eau douce qui appartient à la famille des cyprinidés. Elle se caractérise par un corps allongé et comprimé latéralement, recouvert d'écailles argentées. Sa bouche est protractile, ce qui lui permet de fouiller la vase à la recherche de nourriture.

La brème vit principalement dans les eaux calmes et profondes des lacs, des étangs, des canaux et des rivières à faible courant. Elle forme des bancs importants qui se déplacent selon les saisons et les conditions environnementales. Elle est sensible à la pollution et à la température de l'eau.

La durée de vie moyenne de la brème est de 10 à 15 ans, mais certains individus peuvent vivre jusqu'à 20 ans. Elle se nourrit essentiellement de vers, de larves, de mollusques, d'algues. Sa croissance est lente et dépend de la disponibilité de la nourriture et de l'espace. Elle peut atteindre une taille de 70 cm et un poids de 8 kg, mais la plupart des spécimens mesurent entre 30 et 40 cm et pèsent entre 1 et 2 kg. Elle est sujette à plusieurs parasites internes et externes, comme les vers, les sangsues, les ténias ou les poux.

La reproduction de la brème a lieu au printemps, lorsque la température de l'eau dépasse les 15°C. Les femelles pondent entre 100 000 et 300 000 œufs sur des plantes aquatiques ou des substrats durs. Les œufs éclosent au bout de quelques jours et les alevins restent près du fond jusqu'à ce qu'ils atteignent une taille suffisante pour rejoindre les bancs adultes.

L'état des populations de brême est variable selon les régions et les habitats. Elle est considérée comme une espèce commune en Europe, mais elle est menacée par la destruction ou la dégradation de son habitat, la surpêche, l'introduction d'espèces invasives ou la pollution. Elle est protégée par la convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage et des habitats naturels en Europe.

La brème est une espèce appréciée des pêcheurs à la ligne, qui utilisent des appâts comme les vers de vase, les asticots ou le maïs. Elle se pêche principalement au coup, à la plombée ou au feeder. Les brèmes, comme les gardons, aiment les rivières avec un courant lent et des fonds de graviers. En été, quand les cours d’eau sont bas, elles se tiennent alors au milieu, par 2 à 4 mètres de fond. C’est un poisson qui répond bien aux amorçages composés de mélange de farines diverses et/ou de graines cuites comme le maïs, le blé, l’avoine ou le chènevis. Prévoir une canne avec un moulinet ! 

Il arrive parfois que plusieurs espèces de cyprinidés, comme la brème, le rotengle et le gardon, se reproduisent au même endroit et au même moment, en raison de conditions difficiles comme le manque de frayères adaptées (manque d'herbiers aquatiques et de branchages immergés). Dans ce cas, il peut y avoir des croisements entre les espèces, donnant naissance à des hybrides. Ces hybrides sont souvent stériles ou peu fertiles, et ne représentent pas une menace pour la diversité génétique des populations.

Les hybrides combinent les caractéristiques de leurs parents et sont normalement stériles, mais il arrive parfois qu'ils puissent se reproduire entre eux. On parle alors d'hybridation secondaire. Ces poissons hybrides sont principalement présents dans des plans d'eau soumis à de fortes variations de niveau d'eau liées aux barrages. Ces fluctuations empêchent (ou limitent) le développement de la végétation aquatique, qui est essentielle pour la survie et la reproduction de ces espèces.

La brème bordelière (Blicca bjoerkna) est une espèce de poisson d'eau douce qui appartient à la famille des cyprinidés. Elle se distingue de la brème commune (Abramis brama) par sa forme plus trapue, sa couleur plus brillante et ses écailles plus petites. Elle vit dans les eaux calmes et profondes des lacs, rivières et canaux d'Europe et d'Asie. Son nom provient du franc brahsima, qui signifie "poisson plat". 

La brème bordelière mesure en moyenne 30 centimètres pour un poids de 300 grammes, mais elle peut atteindre exceptionnellement 45 cm et 3,6 kg. Sa longévité est d'environ 8 ans. C'est un poisson grégaire qui forme des bancs, surtout la nuit. Elle est peu appréciée des consommateurs, car elle a une chair fade et pleine d'arêtes. Les pêcheurs la considére parfois comme nuisible, car elle entre en compétition avec des espèces plus recherchées. 

La brème bordelière est considérée comme une espèce indicatrice de la qualité écologique des milieux aquatiques. Elle est sensible à la pollution, à l'eutrophisation et à la perte d'habitat. Elle bénéficie d'une protection légale dans certains pays, comme la France, où elle est classée comme espèce vulnérable sur la liste rouge nationale. Elle fait également l'objet de mesures de gestion et de restauration, visant à préserver ou à améliorer son habitat et à favoriser sa reproduction. 

Elle se nourrit principalement de petits mollusques, larves d'insectes et de vers qu'elle trouve en fouillant le fond avec sa bouche protractile. Elle peut occasionnellement consommer la moule zébrée, une espèce invasive qui colonise les cours d'eau européens. Elle est capable d'ouvrir la coquille de la moule en la positionnant dans sa bouche et en la mâchant avec ses pharyngiens.

La brème bordelière se reproduit entre avril et juin dans des eaux de 14 à 16 degrés. Elle pond ses œufs dans la végétation submergée, les racines ou le gravier peu profond. Les œufs sont adhésifs et éclosent au bout de quelques jours. Les alevins se nourrissent d'abord de plancton avant de passer à un régime plus varié. 

La brème bordelière peut s'hybrider avec le gardon (Rutilus rutilus) ou la brème commune, mais ces croisements sont stériles.