LE BLACK-BASS

J. Bordenave, le pape de la pêche du black-bass

Le black-bass, ou achigan à grande bouche, est un poisson d'eau douce originaire d'Amérique du Nord, où il est très apprécié des pêcheurs sportifs pour sa combativité et sa voracité. Il a été introduit en France au début du XXe siècle et s'est acclimaté dans la moitié sud du pays, où il trouve des conditions favorables à son développement : des eaux chaudes, calmes et peu profondes, avec de la végétation aquatique.

Le black-bass est un poisson qui ne se développe pas dans les eaux froides, ce qui explique pourquoi on le trouve généralement dans la moitié sud de la France. Sa période de reproduction se situe entre avril et début juin, lorsque les eaux approchent des 18 degrés. Les premiers jours bien ensoleillés d’avril correspondent souvent au démarrage de la reproduction. Pendant les périodes chaudes, le black-bass nage à faible profondeur ou en surface et pendant les saisons hivernales, il va plus en profondeur.

Les black-bass atteignent la maturité sexuelle à l'âge de 2 ou 3 ans, soit une taille de 25 à 35 cm. A la fin de l'hiver, ils vont sortir d'une phase léthargique pour s'alimenter en vue de préparer la reproduction. Les premiers signes de fraie ont lieu lorsque l'eau atteint 15 à 16°C et connaît son pic lorsqu'elle atteint 18°C. Ainsi, selon les régions et la configuration du plan d'eau considéré, la reproduction peut débuter dès le 25 mars environ pour les étangs les plus précoces, tandis qu'en rivière elle ne peut débuter qu'à la mi-mai par exemple.

De manière générale, en France, le pic de reproduction a lieu en mai, et l'on peut considérer qu'elle s'étale de début avril à fin juin en plan d'eau, et de début mai à mi-juillet en rivière. De plus, contrairement à ce que l'on peut croire, tous les poissons ne montent pas sur les frayères en même temps. Certains poissons seront plus tardifs que d'autres, et les femelles vont bien souvent fractionner leur ponte sur plusieurs nids. L'influence de la lune joue un rôle important dans cet étalement, les pleines lunes ayant tendances à déclencher une vague de reproduction.

La reproduction

Lorsque l'eau atteint 15-16°C les poissons vont se regrouper et quelques mâles vont creuser les premiers nids sur des berges bien exposées qui gagnent quelques degrés supplémentaires. Les nids sont creusés dans un substrat moyen à fin, tel que du gravier, ou sur un support fibreux fin. A défaut de substrat gravillonneux, ils peuvent trouver un autre support, notamment les souches qui sont très appréciées en milieu vaseux (ou des frayères artificielles judicieusement installées). Une fois le nid nettoyé, le mâle va commencer à le protéger et stationner dessus en attendant le passage d'une femelle. Cette dernière ne pondra que si ses ovocytes sont matures. Ainsi, certains mâles doivent se montrer patients avant la venue d'une dame. Lorsque la femelle est prête, elle va s'approcher du nid et le mâle va la pousser en direction du nid. C'est en quelque sorte le début d'une parade assez peu délicate.

Le mâle va alors se frotter contre la femelle pour stimuler la ponte et l'émission du sperme. La femelle va alors libérer ses œufs par saccades sur le nid tout en étant secouée par le mâle qui va féconder les œufs au fur et à mesure. La ponte peut durer quelques minutes ou quelques heures selon les cas. La femelle peut pondre entre 2000 et 15000 œufs selon sa taille et son âge. Après la ponte, la femelle quitte le nid et reprend sa tournée reproductrice en visitant les nids d'autres mâles. Le mâle, quant à lui, reste fidèle à son nid et va assurer la protection et le soin des œufs puis des alevins.

Le mâle va aérer les œufs en les brassant avec sa queue ou sa bouche pour éviter qu'ils ne s'asphyxient ou ne soient envahis par des champignons. Il va également repousser les éventuels prédateurs qui voudraient se régaler des œufs, comme les gardons, les perches ou les écrevisses. Les œufs éclosent au bout de quelques jours, selon la température de l'eau. Les alevins vont alors rester collés au substrat pendant quelques jours, en se nourrissant du sac vitellin. Puis ils vont se regrouper en bancs autour du nid, sous la surveillance du mâle qui va les guider et les défendre. Les alevins se nourrissent d'abord en surface de larves d'insectes, libellules et moustiques. En vieillissant le black-bass s'attaque à toutes sortes de proies : grenouilles, amphibiens et autres poissons (dont ses congénères) mais aussi rongeurs, écrevisses et reptiles. Le mâle va accompagner ses progénitures jusqu'à ce qu'ils mesurent environ 3 cm, puis il va les abandonner à leur sort.

La reproduction du black-bass est donc un phénomène fascinant, qui témoigne de l'instinct parental très développé de ce poisson. C'est aussi une période critique pour sa survie, car il est alors très vulnérable aux perturbations et à la pression de pêche. Il est donc important de respecter la période de reproduction du black-bass et de ne pas le pêcher sur les nids, sous peine de compromettre le renouvellement de l'espèce. 

Le black-bass est un poisson sportif recherché par de nombreux pêcheurs, mais c'est aussi un poisson fragile qui mérite notre attention et notre protection.

Les leurres pour la pêche au black-bass

Le black-bass est un poisson carnassier très recherché par les pêcheurs sportifs, car il offre des combats explosifs et spectaculaires. Pour le capturer, il faut utiliser des leurres adaptés à son comportement et à son environnement. Voici quelques conseils pour choisir les meilleurs leurres pour la pêche du black-bass.

Les leurres de surface 

Les leurres de surface sont des leurres qui imitent des proies en détresse ou en fuite à la surface de l'eau. Ils provoquent des attaques violentes et visuelles du Le black-bass, qui n'hésite pas à sauter hors de l'eau pour les saisir. Les leurres de surface les plus efficaces sont les suivants :

Les leurres souples

Les leurres souples sont des leurres qui imitent des vers, des écrevisses, des sangsues ou d'autres proies molles. Ils sont très polyvalents et peuvent être utilisés avec différentes techniques, comme le drop shot, le texas rig, le carolina rig ou le wacky rig. Les leurres souples les plus efficaces sont les suivants :

Les leurres durs

Les leurres durs sont des leurres qui imitent des poissons, des insectes ou d'autres proies rigides. Ils ont l'avantage d'être très résistants et de pouvoir être lancés loin. Ils peuvent être utilisés avec différentes animations, comme le jerking, le twitching ou le cranking. Les leurres durs les plus efficaces sont les suivants :

La pêche du black-bass est une pêche passionnante et variée, qui nécessite de bien connaître le poisson et son milieu. Il faut adapter ses leurres en fonction des conditions de pêche et du comportement du black-bass. Il existe une multitude de leurres pour la pêche du black-bass, mais les plus efficaces sont les leurres de surface, les leurres souples et les leurres durs. Il faut les utiliser avec des animations adaptées et des couleurs contrastées.

Jacques Bordenave, le pape de la pêche du black-bass 

Article du journal SUD-OUEST, publié le 21/08/2013 

Un Américain dans la rivière

Arrivé du nord des États-Unis il y a plus d’un siècle, ce poisson coule de beaux jours dans le département. Il est surtout de plus en plus difficile à attraper.

C’est l’histoire d’un poisson venu des Amériques. Introduit en France fin XIXe, il prolifère dans le Lot-et-Garonne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Il est arrivé dans la région en même temps que les bases américaines », se souvient Jean-Jacques Bordenave, le pape de la pêche du black-bass dans le Lot-et-Garonne. Et n’est jamais reparti. Au contraire, pendant des années, l’espèce s’est définitivement installée dans le Lot (la rivière). Une implantation réussie que l’on ne doit pourtant pas qu’aux Américains.

« Le black-bass, pour vivre et pour se développer, a besoin de deux éléments essentiels, précise ainsi Ghislaine Avinent, directrice de la Fédération de pêche de Lot-et-Garonne. À savoir une eau chaude et, surtout, tranquille. » Deux impératifs que réunit le Lot sur lequel, en 1954, était construit le barrage de Castelmoron. « L’installation a permis de transformer la rivière en un bief très calme », confirme Jean-Jacques Bordenave. 

Et d’implanter de nouvelles populations de black-bass dans le Lot. Grâce à des compensations financières reçues d’EDF pour limiter les désagréments causés par la nouvelle installation, plusieurs associations de pêche ont élevé le poisson en bassin avant de le relâcher . . . Lire la suite

Les frayères artificielles

Le black-bass se reproduit au printemps, lorsque la température de l'eau atteint environ 15°C. Il construit alors un nid sur le fond, où il attire une femelle qui pond ses œufs. Le mâle féconde les œufs et les protège jusqu'à l'éclosion, qui intervient après une dizaine de jours.

Le succès de la reproduction du black-bass dépend de plusieurs facteurs, notamment la disponibilité des sites de nidification, la qualité de l'eau, la présence de prédateurs et les conditions météorologiques. Dans certains plans d'eau et rivières, ces facteurs peuvent limiter la reproduction du black-bass et affecter la population. Pour remédier à ce problème, des pêcheurs ont eu l'idée de créer des frayères artificielles, c'est-à-dire des structures qui imitent les nids naturels et qui offrent aux poissons un support favorable à la ponte.

Les frayères artificielles pour le black-bass peuvent être fabriquées avec des cagettes en bois suffisamment solides et stables pour résister sous l’eau. 

Choisir du bois non traité, comme du pin ou du peuplier et qui ne contient pas de substances toxiques. Les cagettes peuvent mesurer entre 60 et 80 cm (voir 1 m) de longueur et de largeur avec des rebords (hauteur) d'une dizaine de centimètres. Prévoir des planches d'environ 2 cm d'épaisseur. Le fond sera percé de quelques trous de 1 à 2 cm pour que la cagette reste bien sur le fond. Ensuite, la cagette sera remplie de 2 cm de gravier rond et lisse (petits galets) puis d’une quinzaine de kilos de sable. 

Placez la cagette dans un endroit propice à la reproduction du black-bass, c'est-à-dire une zone peu profonde (entre 0,5 et 2 mètres), abritée du vent et du courant, et avec une bonne qualité d'eau. Vous pouvez fixer la cagette au fond avec des piquets ou des pierres. Il est conseillé d'en installer plusieurs par hectare, en les espaçant d'au moins 5 mètres.

Surveillez la cagette régulièrement, et retirez les éventuels intrus (autres poissons, crustacés, etc.) qui pourraient perturber le black-bass. Vous pouvez aussi ajouter des plantes aquatiques, des branches ou des fagots autour de la cagette pour augmenter le taux d'oxygène, offrir plus de cachettes et ainsi une capacité supplémentaire de survie aux jeunes black-bass. 

Les avantages des frayères artificielles pour le black-bass sont multiples. Elles augmentent le nombre de sites de nidification disponibles, ce qui favorise la reproduction et le maintien de la population. Elles réduisent le risque de prédation des œufs et des alevins, car les poissons peuvent choisir les structures les plus sécurisées. Elles améliorent la qualité de l'eau, car elles retiennent les sédiments et favorisent le développement des algues et des micro-organismes. Elles créent également des habitats pour d'autres espèces aquatiques, comme les insectes, les crustacés et les petits poissons.

Les frayères artificielles pour le black-bass sont donc une solution intéressante pour soutenir la pêche sportive de ce poisson emblématique. Elles sont faciles à réaliser, à installer et à entretenir. Elles sont respectueuses de l'environnement et bénéfiques pour la biodiversité. Elles sont également source de satisfaction pour les pêcheurs, qui peuvent observer le comportement des black-bass pendant la période de reproduction.

Les frayères artificielles pour le black-bass. Magnifique vidéo mise en ligne par la Fédération Départementale de Pêche des Landes.