LES POISSONS DE NOS RIVIÈRES
Le brochet est un poisson d'eau douce qui fascine les pêcheurs par sa taille, sa puissance et son agressivité. C'est un prédateur redoutable qui se nourrit principalement d'autres poissons, mais aussi de grenouilles, d'écrevisses, de rongeurs ou même d'oiseaux. Le brochet est un poisson carnassier qui vit dans les eaux douces d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord. Il peut atteindre plus d'un mètre de long et peser plus de 20 kilos.
Le brochet est présent dans toute l'hémisphère nord, à l'exception des régions trop froides bordant l'Arctique. Il apprécie les eaux calmes et peu profondes, riches en végétation aquatique qui lui sert d'abri et de poste d'affût. On le trouve donc principalement dans les étangs, les lacs, les marais, les canaux et les rivières au courant lent. Il peut aussi s'adapter aux eaux saumâtres des estuaires ou des deltas.
Le brochet est un poisson territorial qui défend son domaine contre les intrus de la même espèce. Il change rarement de lieu de vie, sauf en période de reproduction ou en cas de variation du niveau ou de la température de l'eau.
Le brochet est un carnivore vorace qui chasse à l'affût, en se dissimulant dans la végétation ou dans les zones ombragées. Il repère ses proies grâce à sa vue perçante et à son odorat développé. Il peut rester immobile pendant des heures, avant de se jeter sur sa victime avec une accélération fulgurante. Il avale sa proie entière, tête la première, grâce à sa large bouche garnie de nombreuses dents pointues.
Le brochet se nourrit principalement de poissons, qu'il choisit en fonction de leur taille et de leur abondance. Il peut s'attaquer à des proies représentant jusqu'à 50% de son poids. Il consomme aussi des amphibiens, des crustacés, des mollusques, des insectes et parfois des petits mammifères ou des oiseaux aquatiques. Il n'hésite pas à pratiquer le cannibalisme envers les jeunes brochets ou les individus blessés.
La reproduction
La reproduction du brochet est un phénomène fascinant qui mérite d'être connu par les pêcheurs et les amoureux de la nature. Le brochet se reproduit généralement entre février et avril, lorsque la température de l'eau se situe entre 10 et 12°C. Il quitte alors son habitat habituel pour rejoindre des zones inondées riches en végétation, comme des prairies, des marais, des fossés ou des bras morts. Ces zones lui offrent un support pour déposer ses œufs et une protection contre les prédateurs. Le mâle courtise la femelle en lui touchant la tête et les nageoires avec son museau. Les œufs sont dispersés dans la végétation inondée par la fonte des neiges ou les crues printanières.
Le brochet est une espèce phytophile, c'est-à-dire qu'il pond ses œufs sur des plantes aquatiques ou terrestres submergées. La femelle peut pondre jusqu'à 100 000 œufs par saison, selon sa taille et son âge. Elle est accompagnée de plusieurs mâles, souvent deux et plus petit qu'elle, qui fécondent les œufs au fur et à mesure qu'elle les libère. La ponte s'étale sur plusieurs jours et peut couvrir une grande surface. Les œufs sont collants et adhèrent aux plantes, mesurent environ 2 mm de diamètre, sont de couleur vert-jaune et éclosent au bout de deux semaines environ. Les alevins se nourrissent d'abord du sac vitellin, puis de plancton et de larves d'insectes. Les brochetons grandissent rapidement et commencent à chasser dès qu'ils atteignent 5 cm. Ils peuvent former des bancs pour se protéger des prédateurs, dont le brochet adulte fait partie.
La croissance du brochet dépend de la température, de la nourriture et du sexe. La femelle grandit plus vite que le mâle et atteint la maturité sexuelle vers 3 ou 4 ans, contre 2 ou 3 ans pour le mâle. La taille moyenne du brochet adulte est de 30 à 110 cm, mais certains spécimens peuvent dépasser les 130 cm et les 30 kg.
La reproduction du brochet est donc un processus complexe qui dépend de nombreux facteurs environnementaux, comme la température, le niveau de l'eau, la végétation ou la disponibilité de la nourriture. Elle est aussi menacée par la destruction ou la dégradation des zones humides, la pollution, la surpêche ou l'introduction d'espèces invasives. Il est donc important de préserver ces milieux et ces espèces qui contribuent à la richesse et à l'équilibre des écosystèmes aquatiques.
📌 Le brochet est une espèce vulnérable qui souffre de la surpêche, de la destruction ou de la dégradation de son habitat, de la pollution et des maladies. Il est protégé par la réglementation qui fixe une taille minimale de capture et une période d'ouverture (consulter la réglementation sur les sites des fédérations départementales). Il est aussi l'objet de mesures de gestion visant à restaurer ou à créer des zones favorables à sa reproduction, à limiter les captures ou à favoriser le repeuplement. Le brochet est un poisson emblématique de l'eau douce, qui joue un rôle important dans l'équilibre des écosystèmes aquatiques. Il est aussi très apprécié des pêcheurs sportifs qui recherchent le frisson de combattre un adversaire puissant et combatif.
Le No-kill est une pratique qui consiste à relâcher volontairement un poisson capturé, même s'il dépasse la maille.
Il permet de limiter la pression de pêche sur le brochet et de maintenir une population suffisante dans le milieu naturel. La remise à l'eau doit se faire dans les meilleures conditions possibles, en évitant de blesser ou de stresser le poisson. Il faut notamment manipuler et décrocher le poisson avec délicatesse pour ensuite le remettre à l'eau rapidement en le soutenant jusqu'à ce qu'il reprenne ses forces. En adoptant ces pratiques, les pêcheurs peuvent continuer à profiter de leur passion tout en participant à la protection de la biodiversité.
Les leurres pour la pêche au brochet
Le brochet est un poisson carnassier qui se nourrit principalement de petits poissons, de grenouilles, d'écrevisses et parfois de rongeurs. C'est un opportuniste qui attaque souvent ce qui bouge dans son champ de vision. Pour le pêcher, il faut donc utiliser des leurres qui imitent ses proies favorites, en termes de taille, de forme, de couleur et de mouvement. Il existe une grande variété de leurres pour la pêche du brochet, qui se classent en trois grandes catégories : les leurres durs, les leurres souples et les leurres naturels. Dans ses catégories, on trouve les leurres de surface, les cuillers, les jerkbaits, les spinnerbaits, etc. Les leurres pour la pêche au brochet sont nombreux et variés. Chaque type de leurre a ses avantages et ses inconvénients, et il faut adapter son choix en fonction des conditions de pêche, du comportement du poisson, et de ses préférences personnelles.
Les leurres durs
Les leurres durs sont des leurres qui imitent des proies vivantes avec un corps rigide et souvent bruyant (billes bruiteuses). Ils ont l'avantage d'être très attractifs et de provoquer des réactions agressives du brochet, qui attaque par curiosité ou par territorialité. Les leurres durs sont efficaces lorsque l'eau est trouble ou agitée, et lorsque le brochet est méfiant ou peu actif. Parmi les leurres durs, on peut citer les crankbaits, les swimbaits, les lipless, les minnows, etc.
Les poissons-nageurs : ce sont des leurres qui imitent la forme et le mouvement d'un poisson. Ils peuvent être flottants, coulants ou suspending, selon la profondeur à laquelle on veut les faire évoluer. Ils peuvent aussi être munis d'une bavette, qui leur permet de plonger plus ou moins profondément et de créer des turbulences.
Les jerkbaits : sont des leurres qui imitent des proies blessées ou agonisantes avec un mouvement erratique et saccadé. Ils ont l'avantage d'être très provocants et de solliciter l'instinct de prédation du brochet, qui attaque par opportunisme. Ce sont des poissons-nageurs sans bavette, qui ont un corps allongé et plat. Ils se manient à coups secs du scion de la canne, ce qui leur donne une nage erratique et imprévisible. Ils sont très efficaces pour déclencher l'agressivité du brochet. Les jerkbaits sont efficaces lorsque le brochet est opportuniste ou indécis, et lorsque l'eau est froide ou basse. Parmi les jerkbaits, on peut citer les gliders, les twitchbaits, ou les pullbaits.
Les spinnerbaits : ce sont des leurres composés d'une armature métallique, sur laquelle sont fixés une ou plusieurs cuillers et un leurre souple. Ils produisent des reflets, des vibrations et des ondes de pression. Ils sont très polyvalents et peuvent s'utiliser dans toutes les situations.
Les buzzbaits : ce sont des spinnerbaits dont la cuiller tourne à la surface de l'eau, en créant un sillage bruyant. Ils sont adaptés pour pêcher le brochet dans les zones peu profondes et encombrées.
Les cuillers : les cuillères sont des leurres métalliques qui tournent sur eux-mêmes en émettant des vibrations et des reflets. Ils ont l'avantage d'être très simples à utiliser et de couvrir rapidement une grande zone de pêche. Les cuillères sont efficaces lorsque le brochet est dispersé ou en déplacement, et lorsque l'eau est claire ou légèrement teintée. Parmi les cuillères, on peut citer les ondulantes, les tournantes, ou les vibrantes.
Les spinnerbaits : ils sont composés d'une ou plusieurs palettes métalliques qui tournent autour d'un axe central, surmonté d'un leurre souple ou d'une plume. Ils ont l'avantage d'être très visibles et de passer facilement dans les obstacles sans s'accrocher. Les spinnerbaits sont efficaces lorsque le brochet se cache dans la végétation ou les structures immergées, et lorsque l'eau est moyennement trouble ou colorée. Parmi les spinnerbaits, on peut citer les buzzbaits, les inline spinners, ou les tail spinners.
Les leurres souples
Les leurres souples sont des leurres qui imitent des proies vivantes avec un corps souple et flexible, généralement en caoutchouc ou en silicone. Ils possèdent une texture proche de celle d'un vrai poisson avec l'avantage d'être très réalistes et de déclencher des attaques réflexes du brochet, qui ne lâche pas facilement sa proie. Les leurres souples sont polyvalents et peuvent s'adapter à différentes profondeurs et vitesses de récupération. Parmi les leurres souples, on peut citer les shads, les worms, les slugs, ou les créatures.
Les shads : ce sont des leurres souples en forme de poisson, qui ont une queue plate ou en forme de faucille. Ils produisent une nage ondulante et vibrante. Ils peuvent s'utiliser avec ou sans tête plombée, selon la profondeur à laquelle on veut les faire nager.
Les swimbaits : ce sont des shads dont le corps est articulé en plusieurs segments, ce qui leur donne une nage plus réaliste et plus fluide. Ils sont souvent munis d'un hameçon simple ou triple à l'arrière.
Les twists : ce sont des leurres souples en forme de ver ou de sangsue, qui ont une queue torsadée. Ils produisent une nage sinueuse et agitée. Ils peuvent s'utiliser avec ou sans tête plombée, selon la profondeur à laquelle on veut les faire nager.
Les frogs : ce sont des leurres souples en forme de grenouille, qui ont des pattes écartées. Ils produisent une nage sautillante et bruyante. Ils sont adaptés pour pêcher le brochet dans les zones peu profondes et encombrées.
Les créatures : ce sont des leurres souples qui imitent diverses formes de vie aquatique, comme les écrevisses, les insectes ou les vers de terre. Ils possèdent souvent des appendices qui augmentent leur attractivité visuelle et tactile.
Topwater
La pêche aux leurres de surface ou « Topwater » est une technique passionnante qui permet de provoquer des attaques spectaculaires de la part des poissons carnassiers. Elle consiste à utiliser des leurres artificiels qui imitent des proies blessées, agonisantes ou fuyantes sur la surface de l’eau ou juste en dessous. Ces leurres peuvent être durs, comme les poppers, les stickbaits ou les walkers, ou souples, comme les grenouilles ou les shads. L’avantage de cette technique est qu’elle permet de pêcher dans des zones peu profondes, encombrées ou couvertes de végétation, où les poissons se cachent souvent. Elle demande aussi une bonne maîtrise du lancer, de l’animation et du ferrage, ainsi qu’un matériel adapté à la taille et à la puissance des poissons visés.
Les leurres naturels
Les leurres naturels sont des appâts vivants ou morts, qui proviennent directement de l'environnement du brochet. Ils se divisent en deux sous-catégories, selon leur mode de présentation :
Les vifs : ce sont des poissons vivants, comme des gardons ou des ablettes, que l'on accroche à un hameçon simple ou à un montage dit "au vif". Ils produisent des mouvements naturels et émettent des signaux olfactifs et électriques. Ils sont très appréciés du brochet, qui les reconnaît comme des proies faciles.
Les morts : ce sont des poissons morts que l'on accroche à un hameçon simple ou à un montage dit "au mort manié". Le pêcheur anime la monture afin d'émettre des signaux olfactifs et visuels. Ils sont efficaces pour attirer le brochet, qui les reconnaît comme des proies blessées ou agonisantes.
Pour choisir le leurre le plus adapté à la pêche du brochet, il faut tenir compte de plusieurs facteurs, comme la saison, la météo, la température de l'eau, la profondeur, le courant, la luminosité, la couleur de l'eau, la présence d'obstacles ou de végétation, le comportement du poisson et ses préférences alimentaires. Il faut aussi varier les leurres et les animations, pour surprendre le brochet et provoquer son attaque.
📌 La pêche au brochet est une activité passionnante et sportive, qui demande de la patience, de la technique et du respect. Il faut en effet relâcher le brochet après l'avoir capturé, pour préserver l'espèce et son milieu naturel. Il faut aussi manipuler le poisson avec précaution, en utilisant une petite pince pour retirer les hameçons, et en évitant de le blesser ou de le stresser. Le brochet est un poisson fragile, qui mérite notre admiration et notre protection.